Avez-vous vraiment besoin d’un manager pour développer votre carrière d’artiste?

Si pour la plupart des artistes musiciens émergents, la priorité première consiste à trouver un manager afin de pouvoir se focaliser à 200 % sur la musique, il apparait aussi que bon nombre d’entre eux ignorent le rôle de ce dernier à leurs côtés.

Certes,construire une équipe solide autour de son projet est l’une des tâches les plus décisives qu’un artiste peut accomplir, mais cela passe notamment par la signature d’un contrat avec un manager artistique.

Mais quel est vraiment le rôle du manager ? Comment savoir si on en a vraiment besoin ? Sur quels critères le sélectionner ? Pour répondre à ces interrogations, nous allons d’abord définir ce qu’est un manager ou agent artistique.

Qu’est-ce qu’un manager d’artiste ou agent artistique ?

Le manager est le professionnel qui sert d’intermédiaire entre les artistes qu’il gère et les différents acteurs de l’industrie musicale dont les salles de concerts, les festivals, les labels, tourneurs, programmateurs, etc.

Le manager conseille ses artistes en vue de les aider à développer leur carrière musicale, représente et défend leurs intérêts auprès des interlocuteurs professionnels.

Celui-ci étant rémunéré à la commission (plafonnée à 15% des revenus bruts de l’artiste en France par exemple Ndlr) sur chaque contrat signé par l’artiste ou le groupe. Il est dans son intérêt de vendre au mieux le projet musical auprès des professionnels intéressés.

Ainsi, trouver un manager équivaut pour beaucoup d’artistes en phase de développement à un véritable tremplin dans la professionnalisation et à un gain considérable de temps, d’opportunités et de notoriété.

Les fonctions du manager sont multiples :

  • La fonction commerciale : recherche, réseautage, mise en relation, promotion, négociation, synchronisation, vente, etc.
  • La fonction administrative et juridique : contrats, réglementation, subventions, comptabilité, budget, etc.
  • Le conseil artistique : évaluation, analyse, branding, supports de communication, coaching, merchandising, etc.

Par conséquent, le manager doit avoir une vue d’ensemble sur l’industrie musicale et être un véritable touche-à-tout, notamment en début de carrière, quand l’artiste n’est pas assez rentable pour faire grandir son équipe.

En somme, il s’occupe de tout (coordination, planification, etc.) afin que l’artiste ou le groupe puisse se focaliser sur la musique, et seulement la musique.

Avez-vous vraiment besoin d’un manager ?

Le manager n’est pas l’homme à tout faire. Bien entendu, un bon manager peut contribuer largement à votre succès. Mais un manager ne peut et ne doit pas tout faire tout seul.

Beaucoup trop d’artistes perçoivent ces professionnels comme de véritables messies, démontrant une incompréhension de leurs propres responsabilités.

Avec ou sans manager, un artiste et un groupe doivent constamment promouvoir leur univers, agrandir leur réseau et explorer de nouvelles pistes marketing.

Pour être honnête, quand vous débutez votre carrière musicale, vous avez pour mission de faire ce qu’un manager ferait pour vous. N’attendez pas de trouver un agent pour démarcher les pros ou vous dire quoi faire.

Il s’avère qu’aujourd’hui de nombreux artistes ne font pas appel à un manager et s’en sortent très bien.

En somme, ne vous associez jamais un manager sous prétexte que vous ne savez pas comment développer votre projet musical. Si vous débutez dans le milieu, prenez le temps de vous instruire et de développer une véritable fanbase avant de vous engager.

Enfin, si vous pensez qu’avoir un manager vous donnera plus de prestige auprès des professionnels de la musique, alors détrompez-vous. C’est votre connaissance et votre compréhension du marketing musical qui démontreront votre sérieux.

De toute façon, pour intéresser ces professionnels, vous devez pouvoir justifier d’un certain succès. Après tout, c’est au final le retour sur investissement qui les intéresse.

  • Êtes-vous assez avancé pour que cela soit pertinent ?
  • Le potentiel manager aurait-il une quelconque marge de manœuvre ?
  • Pouvez-vous vous offrir cela ?
  • Votre projet est-il assez intéressant ?

La plupart des jeunes artistes n’ont pas besoin d’un manager. Établissez d’abord un plan de carrière, fixez-vous des objectifs, rencontrez des pros et gagnez en popularité avant de trouver un manager.

Atteignez d’abord par vos propres moyens les standards minimums de l’industrie en termes de performance live, gestion des réseaux sociaux, branding, composition, etc. Une fois que vous aurez cela, ce sera le bon moment.

Les compétences d’un manager

Cela peut paraître aberrant, mais demandez-vous si la personne choisie est capable de vraiment développer votre carrière musicale.

Est-ce que cette personne a déjà permis à un groupe de signer en major, d’avoir sa musique dans un film ou une série populaire ou de jouer en première partie d’un groupe extrêmement connu sur toute une tournée ?

L’expérience et le réseau prévalent malgré tout sur l’enthousiasme et la proximité. N’hésitez jamais à demander des références et des preuves à vos interlocuteurs, afin d’être sûr où vous mettez les pieds.

Un plan détaillé

Un manager, après avoir évalué votre projet musical, doit être en mesure de dessiner un plan de carrière étape par étape : Quoi faire ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Comment mesurer les résultats ? Etc. Si le manager en question semble évasif quand vous mentionnez le moyen et le long terme, partez.

Un cadre légal

Que ce soit avec un proche ou un professionnel, il est obligatoire de signer un contrat donnant un cadre légal à votre relation. Si le potentiel manager refuse cela, trouvez en un autre. Sinon, on peut vous garantir qu’il sera difficile de tenir vos objectifs.

En somme, le fait est que nul artiste ne peut réussir seul. En phase de développement il est capital de bâtir une équipe solide autour de son projet.

La question qui se pose actuellement est bien plus de savoir si vous êtes prêt(e) et si votre carrière est assez mature pour attirer le regard des managers.

Si ce n’est pas le cas, ne désespérez pas ! Il n’y a absolument aucune honte à être en phase d’émergence.

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