Ghis Soleil veut donner une nouvelle tonalité au Gospel camerounais

Déjà un album et un single à son actif, cette artiste camerounaise en herbe raconte comment ce style musical l’a séduit.

Elle est visiblement tombée dans la marmite Gospel sans jamais en ressortir. Ghis Soleil reste catégorique : le choix de ce style musical est un coup du destin. Auteure-compositeur de sept titres, la servante de Dieu ne nourrit qu’un espoir, celui de partager sa passion avec le monde. 

« C’est le Gospel qui m’a Choisi »

Nnanga Ekobo Marthe Ghislaine de son vrai nom, ne menait qu’une simple vie de prières avant de se voir kidnapper par le Gospel, selon ses confidences. Chantonnant et écrivant des chansons dans chaque recoin de sa maison, cette mère d’enfants finit par avoir un déclic et se lance dans ce style musical en 2019.

« Chaque fois, j’avais des inspirations, je me disais que ce n’était que mon imagination. Plus je les chantais, plus je les mémorisais. Puis, je me suis dit qu’elles avaient un sens. Alors j’ai décidé de les mettre en exergue », explique-t-elle avant de préciser que « Ce n’est pas moi qui l’ai choisi, je crois que c’est le Gospel qui m’a choisi et je rends grâce à Dieu pour cela, de le louer par ma voix ». 

La prière comme marque de fabrique

Nouvelle dans le domaine de la musique Gospel, cette originaire de la région du Centre-Cameroun, envahi par un trop plein d’inspirations, lance l’année suivante son tout premier album intitulé « Affiri » (Confiance en langue Ewondo) de six titres à l’instar de « Minta » (la joie) et « Za » (Qui? ) dont le clip vidéo est en ligne sur YouTube depuis quatre semaines.

Plus tard, elle se canalise et sort son tout premier single, « Nsimalen » dont l’audio est disponible depuis neuf jours dans les plateformes de streaming. Celle qui n’est encore qu’à la fleur de sa carrière enregistre donc un total de sept chansons à ce jour et laisse déjà entrevoir qu’un autre album est en gestation. 

Le secret d’un tel flux d’inspiration, Ghis soleil ne le cache pas. « Ma première source d’inspiration c’est la prière. Je pourrais aussi dire que tout m’inspire : une attitude, une émotion, un endroit… Mais c’est d’abord la prière », se justifie-t-elle. En plus, « je suis juste pousser par le fait de vouloir mettre à la disposition du public tout ce que je renferme en moi. Je boue de faire sortir tout ce qui est en moi, j’ai envie d’exploser des moments », argue-t-elle avant de lâcher un fou rire.

Par ailleurs, Ghislaine raffole des classiques. « J’écoute régulièrement Myriam Makéba, Nkodo Sitony, Odile Ngaska, … le Blouse, le Zook, Elton John… ».

« Je me sens transportée quand je chante »

Aînée d’une fratrie de deux enfants, Marthe dès son bas âge s’est arrachée à l’étreinte de sa passion : chanter pour Dieu. Elle a très souvent été choriste dans les églises et écoles catholiques quelle a eues à fréquenter dans son adolescence, avant d’être rattrapée par les responsabilités de la vie.

C’est bien à l’âge adulte que son amour enfouit pour la chanson refait surface. Et cette dernière compte bien faire durer les retrouvailles. Elle multiplie les allées et venues dans les studios. C’est peu dire, elle  réclame sa passion comme une drogue.

À en croire ses propos, lorsqu’elle chante dans le micro, elle tombe en transe. « Quand je chante je me sens transportée, un peu spéciale. Je m’abandonne totalement. J’ai le souci de bien faire pour le plaisir des autres », confie-t-elle. « Mon plus grand désir c’est de satisfaire le public qui m’écoute, que les gens puissent apprécier ma musique et si elle peut les toucher et transformer leur façon de vivre », ajoute la dame de la quarantaine. 

Pour arriver à ses fins, cette femme a dû traverser plusieurs frustrations. À cause de son choix, son entourage est maintenant divisé. « Les avis ont été partagés. Pour certains c’était la joie, d’autres se demandaient pourquoi un tel choix, est-ce que je pourrai le faire. D’autres m’ont beaucoup soutenu, mais d’autres étaient vraiment courroucés », révèle-t-elle sans donner de noms. 

« Le Gospel n’est pas encadré au Cameroun »

Même si elle rêve chaque nuit de survoler le monde grâce au Gospel, Marthe ne s’écarte pas de la réalité. La native de Sa’a dans la Lékié (région du Centre) qui n’a que deux ans de carrière, a déjà fait son bilan de la chose au Cameroun.

« Il y a plein d’inspirations, plein de chanteurs, au Cameroun, le Gospel regorge de ressources, a reconnu la chanteuse, mais je dirais que le Gospel n’est pas vraiment encadré et pourtant les gens l’écoutent assez. Ce n’est pas un secteur porteur. Les gens écoutent mais ne font pas la promotion. Les musiciens de Gospel ne sont pas regroupés. Il n’y a pas de spectacles Gospel et pourtant, y’a plein de ressources », a déploré Ghis Soleil.  

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