Le nouvel album d’Ezéchiel Pailhès intitulé « Mélopée » est disponible Circus Company

Depuis 2013, Ezéchiel Pailhès a donné naissance à une singulière pop synthétique et francophone, alternant sur ses trois premiers albums chansons inspirées par la poésie, balades instrumentales et plages électros aux refrains fredonnés.

Mélopée, premier single qui donne son titre à son album paru aujourd’hui, a été écrit quelque temps après la redécouverte de certaines comédies musicales de Jacques Demy. « J’ai voulu composer une chanson qui, à l’image de ces films, mêlerait légèreté et tourment » raconte Ezéchiel Pailhès.

Le terme de mélopée qui, au-delà de son élégance, signifie une « déclamation chantée », un « chant récitatif », parfois interprété de façon monotone, pourrait aussi faire référence sur cet album à un certain sens du phrasé, qui ne viendrait pas du rap, mais plutôt du jazz, premier amour d’Ezéchiel. « Si, par le passé, j’ai eu tendance à effacer ma culture jazz, elle est naturellement revenue sur ce nouvel album, comme en témoigne par exemple Regard en arrière. Avec ses vers ancrés dans notre mémoire littéraire, la chanson, tout comme Mélopée, le titre qui lui succède, est ainsi à l’image du projet de l’album.

Elle réussit à transcender les époques, mêlant le romantisme d’hier à une prosodie moderne, nourrie à la nonchalance du hip hop et aux chaleureux accords du jazz. En effet, ce quatrième album mêle l’adaptation de poèmes écrits au 16 e, 18 e et 19 e siècle, signés des poétesses françaises Louise Labé, Marceline Desbordes-Valmore et Renée Vivien, à de riches compositions mélodiques qui puisent leur inspiration dans les rythmes, les effets et le phrasé des musiques électroniques et urbaines. « Au début du projet », nous explique Ézéchiel, « je me suis intéressé à de nombreux poètes, hommes ou femmes, d’hier ou d’aujourd’hui, avant que mon choix ne se resserre autour de ces trois autrices.

Souvent écrites dans des conditions difficiles, ou secrètes, leurs œuvres expriment un romantisme échevelé, une âme passionnée, nourris d’amours éperdus et tourmentés. Je trouvais intéressant, en tant qu’homme venu d’un autre monde et d’une autre époque, de me confronter à cette altérité, de croiser les regards. »

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