Le Pr Owona Nguini et Dj Bilik se crêpent le chignon dans les réseaux sociaux sur les origines du Mbolé

Le précurseur du hip-hop camerounais, Dj Bilik et le politologue Mathias Owona Nguini ne s’accordent pas sur les origines du rythme musical « Mbolé ». Dans un duel à bâtons rompus par réseaux sociaux interposés, le premier accuse le second de « manquer de culture » sur la question. Le second quant à lui estime que le premier verse dans « la confusion » et « la contradiction ».

En effet, dans une publication dans les réseaux sociaux le 30 avril 2022, le vice-recteur de l’université de Yaoundé 1, Mathias Owona Nguini a affirmé sans ambages que « la genèse du mbolé est l’expression de la vie quotidienne des jeunes des ghettos de Nkoldongo, Mvog-Mbi, et Etam-Bafia ».

En réaction à cette affirmation, Dj Bilik a invité l’enseignant des sciences politiques à se documenter davantage sur l’histoire de cette musique qui selon lui, ne peut être réduite à une telle approche : « Quand on ne connaît pas l’histoire d’un mouvement on fait des recherches au LIEU de se lever pour dire des choses sans fondement. Je ne suis pas un professeur mais, le Mbole est un Rythme qui a plusieurs connotations ou appellations : le Mbala ou Mbalé , le Mbalawa, le Mbalax, l’Essewè ou le Bolobo, un rythme ancestrale avec des tambours, Tam-tam ou Djembé dans lequel, on conte des histoires épiques, des fables, des allégoriques, on clame nos joies, souffrances à travers des chants accompagnés des claps au rythme des tambours, tam-tam ou Ndjembe. Les griots entonnent des chants, et la foule ou le reste des membres du groupe répondent en chœur etc. » a-t-il expliqué, avant d’ajouter qu’en « réalité le Mbole est un rythme des Ekang ou Bantou… »

Pour ce qui est des origines du Mbole moderne, le prédisent de la Commission de Contrôle des Programmes, des Musiques en ligne et de Répartition de la Sonacam renseigne que c’est « un groupe de hip-hop basé à Essos qui a magnifié cela de façon moderne dans les spectacles au Cameroun et en Europe dans les années 90 et 2000… les Archives sont là. Faisons l’effort de reconnaître l’histoire et de la restituer en vrai ».

« Beaucoup de confusion et de contradiction »

En guise de réplique, Owona Nguini est revenu en commentaire pour apporter des précisions, non sans noter « Beaucoup de confusion et de contradiction » dans la sortie de son compatriote. Parlant de « Confusion » le politologue relève que réduire le Mbole au peuple Ekang, tout en lui reconnaissant une proximité avec « le Bolobo et l’Essewe ou le mbali/mbala, voire le mbalax » est une aberration.

Parlant de la « Contradiction », Owona Nguini écrit : « on dit que le mbole est Ekang et bantou, comme si ces deux catégories identitaires se situaient au même plan. On dit que c’est un groupe de hip-hop base à Essos qui l’aurait créé, quand il est notoire que ce privilège revient à Nkondongo, Etam-Bafia et Mvog Ada. Cher Bilik, il faut revoir ta copie », peut-on lire.

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