Le streaming et les sonneries de téléphone ont généré 76% des revenus de l’industrie musicale africaine en 2020

Les acteurs de l’industrie musicale africaine ont encore du mal à cerner le marché. Selon Prosper Africa, initiative américaine pour l’investissement et le commerce avec l’Afrique, en 2020 le streaming a généré la majorité des revenus de l’industrie musicale continentale.

En 2020, l’utilisation des chansons comme sonnerie a généré 32% des revenus de l’industrie musicale africaine. L’information est fournie par le rapport « Investissement et opportunités de partenariat dans les industries créatives africaines », publié en 2022 par Prosper Africa. Selon l’étude, l’utilisation des chansons comme sonneries a généré plus de revenus que les ventes physiques (10%), les concerts (7%) et les droits voisins (1%). Seul le streaming, avec 44% des revenus, a généré plus que l’utilisation des chansons comme sonneries. Les deux sous-segments, streaming et sonneries, ont ainsi compté pour 76% des revenus pour 2020.

Prises de manières brutes, ces statistiques laissent également voir que le marché africain de la musique est assez avancé dans sa transition des ventes physiques vers le streaming. En effet, la part de revenus générés par les ventes physiques en Afrique (10%) est inférieure à la moyenne mondiale (19,5%). Toutefois, les chiffres fournis sur l’Afrique concernent 2020, une année particulière à cause de la pandémie qui a favorisé tous les services dématérialisés dont le streaming.

Les statistiques sur les revenus générés avant 2019 sont assez rares pour l’industrie musicale africaine. Avant 2021, la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) ne publiait pas de chiffres spécifiques sur le marché continental dans son rapport annuel. Depuis 2021, les régions Moyen-Orient Afrique du Nord et Afrique subsaharienne ont fait leur apparition dans le rapport. Selon l’étude, en Afrique subsaharienne les revenus de 2021 ont augmenté de 9,6% par rapport à 2020, notamment grâce à l’augmentation de 56,4% des revenus du streaming. Ces statistiques confirment la place désormais incontournable du streaming sur le continent.

Seulement, il est important de ne pas limiter toute l’industrie au streaming. « En Afrique, on est sur un marché qui est complètement hybride. Le marché est digital, oui mais avec un problème d’accès à internet et un problème de valorisation des contenus qui circulent sur internet et ça c’est une particularité propre au continent », nous a expliqué Franck-Alcide Kacou, directeur d’Universal Music Africa.

Le streaming est effectivement accessible dans les grandes villes du continent mais une part importante de la population accède encore à la musique par des moyens traditionnels comme les supports physiques ou la télévision. Comme le rappelle Olivier Laouchez, cofondateur du groupe Trace, « en Afrique, tout le monde n’a pas accès au streaming. 45% de la population n’a pas d’électricité et 70% n’a pas le haut débit ».

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