Manou Gallo : « Être femme et africaine dans le milieu de la basse, c’a été un parcours de combattante »

Manou Gallo est une femme, africaine, bassiste. Elle-même le dit : il a fallu bosser fort et surmonter les regards étonnés du milieu essentiellement masculin et juste un peu noir (mais ça change vite!). Celle qui a été membre de Zap Mama fait cavalière solo depuis plus de 15 ans maintenant et elle vit pleinement son rêve de jeunesse : tenir une basse dans les mains et en jouer.

Gallo était sur la scène de la nouvelle Esplanade Tranquille du Quartier des Spectacles, le 20 juillet à 19 h, et ce pour la première fois en tant que soliste à Montréal. Une occasion de mieux connaître cette musicienne encensée par ses pairs, et qui a présenté son plus récent album, Aliso vol.1, mais aussi un survol des quatre albums précédents. Nos confrères de Pan M 360 ont discuté avec elle.

Dans cet échange, l’artiste évoque son parcours et les difficultés qui l’on jalonné. « Être femme et africaine dans le milieu de la basse, c’a été un parcours de combattante. Il a fallu que je fasse mes preuves, et même deux fois plus fortes! Là, maintenant, je fais la musique dont j’ai envie, au gré de mes désirs. J’avais le goût d’aller visiter un peu plus le jazz, alors j’ai lancé une perche à Christian McBride, qui a été assez aimable pour accepter avec enthousiasme », relate-t-elle.

En effet, Gallo est une musicienne qui a longtemps lutté pour pouvoir assumer clairement ce qu’elle veut faire. Après avoir arrêté de jouer pendant environ 8 ans (entre Lowlin en 2010 et Afro Groove Queen en 2018), pendant lesquelles elle est restée dans sa cave à travailler son instrument, à le perfectionner et à mieux le maîtriser, elle s’est questionnée. « J’ai travaillée l’harmonie (j’étais au départ percussionniste et je joue encore la basse avec une couleur percussive) et j’ai trouvé mon essence. Je me suis donné les armes pour pouvoir m’exprimer adéquatement. Mais ça a pris du temps et du travail. J’ai l’impression que mon début de carrière allait dans tous les sens, à gauche, à droite, un peu partout, puis le chemin s’est éclairci, le soleil est arrivé et j’arrive maintenant avec une assurance renouvelée. J’ai hâte de partager tout cela avec le public canadien », confie la bassiste.

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