Minette Lontsie : « Nous avons créé Akrika Lyrics pour résorber la problématique de la rareté des paroles de chansons africaines sur internet »

A l’occasion de la journée de la femme, édition 2023, la rédaction de actumusikafrika.com a souhaité mettre en avant l’entrepreneuriat féminin, en donnant la parole à Minette Lontsie, Directrice générale de l’entreprise We Tell Africa Group Sarl, une startup camerounaise spécialisée dans le développement de sites internet et d’applications mobiles, la création de contenus et le marketing Digital. Dans notre entretien, elle parle de son entreprise, des défis auxquels elle fait face, et la place de la femme dans la Tech.  

Bonjour madame ! Vous êtes à la tête de l’entreprise  We Tell Africa Group Sarl. Parlez-nous de cette dernière ?

Je Minette Lontsie, Tech entrepreneure, Directrice générale de l’entreprise We Tell Africa Group Sarl, une startup camerounaise spécialisée dans le développement de sites internet et d’applications mobiles, la création de contenus et le marketing Digital.

Afrika Lyrics c’est une plateforme web et mobile spécialisée dans l’édition, la diffusion et la traduction des paroles de chanson africaine. Le site internet afrikalyrics.com a été lancé en 2018 et l’application mobile en 2020. L’application est née du besoin de résoudre le problème de l’absence et de la rareté des paroles de chansons africaines sur internet.

Comment réussissez-vous à traduire toutes ses langues ?

Notre équipe est constituée de rédacteurs originaires de plusieurs pays africains qui se chargent de la transcription des lyrics et au besoin de la traduction en anglais ou en français des lyrics en langue locale. Notre vision est de construire le plus large catalogue de lyrics africains de qualité et de données musicales sur l’Afrique.

Parlez-nous d’Afrika Lyrics en chiffres

Afrika Lyrics aujourd’hui c’est plus 20 000 Lyrics africains, dans environ 25 langues africaines, un peu plus 6800 artistes issus d’une trentaine de pays d’Afrique. L’application Afrika Lyrics est une application musicale qui permet aux mélomanes d’accéder à de milliers de paroles de chansons africaines et leur traduction. L’application offre également aux utilisateurs une expérience Karaoké en leur permettant d’afficher des lyrics synchronisés pour la musique présente dans leur smartphone. L’application mobile est disponible sous Android et iOs et compte déjà plus de 20 000 téléchargements.

L’application n’a-t-elle pour seul objectif, le divertissement ?

Au de-là du divertissement, Afrika Lyrics a également pour objectif la promotion des langues locales africaines et la réduction des effets du téléchargement illégal par la monétisation des paroles de chansons. Nous travaillons depuis quelques mois au développement d’un outil de gestion qui permettra aux artistes d’accroitre leurs revenus avec la diffusion de leurs lyrics sur nos plateformes.

Que pensez-vous de la place de la femme dans le digital aujourd’hui ?

La femme a un rôle clé à jouer dans le digital aujourd’hui. Même la représentativité des femmes et des filles dans la Tech reste encore faible, je suis heureuse de constater que les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser et à se lancer dans le digital. Les initiatives et les programmes en faveur de l’insertion des femmes et des jeunes filles dans la tech au Cameroun se sont multipliés et il existe désormais des structures d’accompagnement dédiées aux femmes, parmi lesquels les   incubateurs 100% féminins tels que AfricanWits et We-Tech.

Bien que la jeune femme camerounaise dans le digital soit majoritairement impliquée sur les réseaux sociaux et de la vente en ligne, on remarque fort heureusement que de plus en plus de jeunes femmes camerounaises osent se lancer dans l’entrepreneuriat sur le digital avec de plus en plus de succès stories. Toutefois, l’accès aux financements pour les femmes entrepreneures reste encore difficile et les chiffres laissent penser qu’il est beaucoup plus facile de lever des fonds pour sa startup quand on est un homme que lorsqu’on est une femme.

Pour terminer je dirais que pour la femme puisse occuper un rôle de plus en plus dans le digital, notamment à des fonctions techniques ayant une plus grande valeur ajoutée, il est important qu’un accent soit mis sur l’éducation de la jeune fille dès le premier cycle afin de les intéresser très tôt à la technologie ; afin que plus tard après le brevet, elles soient plus nombreuses à opter pour des cursus en sciences, lesquels les permettront d’accéder aux parcours en informatique une fois à l’université.

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