Jusqu’alors peu engagés politiquement, les grands noms de la scène musicale afrobeats nigériane comme Wizkid, Davido ou Tiwa Savage se mobilisent désormais contre les violences policières dans leur pays, en soutien au mouvement #EndSARS.
Une répression sanglante dénoncée
La répression meurtrière de la manifestation du 20 octobre à Lagos contre les brutalités de la police a choqué et galvanisé ces artistes. L’image du drapeau nigérian maculé de sang, partagée en masse sur les réseaux sociaux, symbolise leur indignation face à cette violence d’État.
Rupture avec le capitalisme apolitique
Contrairement à Fela Kuti, figure engagée de l’afrobeat dans les années 1970, la nouvelle génération d’afrobeats célébrait jusqu’ici un capitalisme dénué de message politique. Seuls quelques voix comme Burna Boy dénonçaient les travers de la société nigériane. Mais le mouvement Black Lives Matter, très suivi par cette jeunesse souvent liée aux États-Unis, a remis en cause cette neutralité. Les violences policières au Nigeria ont été la goutte d’eau faisant déborder le vase.
Poids des réseaux sociaux et de la diaspora
Au-delà des mots, ces superstars utilisent leur poids médiatique pour mobiliser. Tiwa Savage a appelé Beyoncé à la rescousse, qui a dénoncé les brutalités sur ses réseaux massifs. Davido, grâce à ses connexions politiques, a même rencontré les autorités pour réclamer un encadrement légal strict contre les abus policiers.Si l’issue de ce bras de fer reste incertaine, la bataille de la communication en ligne est déjà remportée par les artistes afrobeats et le mouvement #EndSARS