Avec la Palme d’or décernée au film « Anora » de Sean Baker et de nombreux prix récompensant des œuvres audacieuses, le jury présidé par Greta Gerwig a défendu une vision exigeante du 7ème art lors de cette 77ème édition.
La Palme d’or « Anora » : Une ode à la liberté des femmes
En couronnant le magnifique « Anora », le jury a mis à l’honneur un film incarnant avec force et drôlerie l’indépendance et la puissance des femmes. Sean Baker y dresse le portrait flamboyant d’Ani, une travailleuse du sexe de 25 ans qui se bat pour obtenir ce qu’elle désire.
Des personnages féminins marquants
Cette thématique de l’affirmation féminine a traversé de nombreux films primés, comme « Emilia Perez » de Jacques Audiard (Prix du Jury), comédie musicale sur la transition de genre d’un baron de la drogue. Ses trois actrices principales (Gomez, Saldana, Gascon) ont d’ailleurs reçu le Prix d’interprétation féminine. D’autres longs-métrages tels que « Bird » d’Andrea Arnold ou « Diamant Brut » d’Agathe Riedinger ont également exploré avec justesse les mutations des jeunes filles à l’adolescence.
Un cinéma menacé mais résistant
Au-delà des personnages, cette Palme d’or semble aussi récompenser une certaine idée du cinéma, un « art en danger » selon les mots de Sean Baker. De nombreux réalisateurs comme Cronenberg, Coppola ou Carax ont en effet dénoncé la menace que font peser les nouvelles images sur le 7ème art. Mais le cinéma d’auteur résiste, célébrant ses moyens narratifs et visuels uniques, à l’image du Grand Prix « All We Imagine as Light » de Payal Kapadia ou du Prix Spécial du Jury pour le courageux Mohammad Rasoulof. En récompensant des œuvres aussi diverses qu’ambitieuses, ce riche Festival de Cannes 2024 aura une nouvelle fois défendu un cinéma exigeant, politique et humaniste.