Celebrity Dj Aweh : « J’ai mis sur pied une académie qui forme les DJ »

Il est sans doute, l’un des plus grands DJ sur la scène camerounaise. Originaire de Bafut à Bamenda dans la région du Nord-ouest, Celebrity Dj Aweh totalise à date un peu plus de 20 ans d’expérience dans le domaine du deejaying. Toute à côté de ce métier qui le passionne, Dj-Aweh a voulu apporter une pierre à cet édifice en mettant sur pied, une académie des DJ, la toute première au Cameroun.

Dans cette interview exclusive avec actumusikafrika.com, le DJ « le plus bilingue » du pays se dévoile. Il revient sur ses débuts, ses scènes et même ses projets dans le secteur du showbiz.

Comment êtes-vous devenus DJ ?

J’ai commencé comme la blague… Rire ! En fait je partais souvent enregistrer la musique à la discothèque au niveau du centre des handicapés à Yaoundé, parce qu’à la base, je suis rappeur. Parce que je n’avais pas les moyens pour affronter les grands studios d’enregistrement. J’allais à la discothèque, je négociais avec le DJ qu’y travaillait pour qu’il me trouve des beats pour que je puisse m’exprimer.

Comme j’y allais régulièrement, il a commencé m’inviter quand il avait des sorties. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler avec lui. Et il a apprécié la manière dont je bossais. C’est ainsi qu’il a décidé de m’apprendre ce travail. Au bout d’un an, j’étais déjà professionnel. Je dois également dire que je ne suis pas seulement un DJ. Je suis aussi un ingénieur de son. Je fais dans la sonorisation, éclairage, projection, entre autres…

Dans votre travail de DJ, avec qui vous collaborez le plus ?

Mon travail en réalité est onduleux. C’est-à-dire que je n’ai pas des clients constants ou stables. Lorsqu’on m’appelle pour un évènement, une fois on est d’accord sur le prix, ouf, je suis parti.

Est-ce qu’aujourd’hui, vous assumez votre métier ?

Bon… C’est vrai que ça ne donne pas vraiment ce que tout le monde attend de moi, mais déjà, c’est très bien. Au lieu de vagabonder tous les jours au quartier sans rien faire, vaut mieux avoir quelque chose. Il faut être capable de résoudre un problème dans la société. Moi je n’attends pas seulement qu’on m’invite pour un concert, un mariage… moi-même j’organise des évènements. Quand je suis libre, j’organise des évènements où j’anime. Je le fais dans de grands Snacks qui ont déjà des DJ, mais moi j’arrive en Guest. Je viens émerveiller les gens avec un autre style d’animation.

Arrivez-vous à vivre avec votre métier au Cameroun ?

Bien sûr… ! Mais ça n’a pas été facile pour arriver où je suis maintenant, où je peux vraiment dire avec fierté que je m’en sors. J’ai une sono de plus de 20 millions de FCFA à la maison. Tous les weekends, je suis dehors. C’est le travail qui s’exprime. Si on réussit à te payer entre 200 et 800 mille FCFA pour une soirée, on ne peut pas dire qu’on n’est pas heureux. Surtout que notre métier est du style qu’on s’amuse et on nous paie… Rire !

Il se dit que ce qui vous distingue des autres, c’est votre bilinguisme !

Oui oui, bien-sûr, là c’est vrai… Rire ! Je suis un Camerounais d’expression anglaise, originaire de Bamenda. Quand je suis arrivé à Yaoundé, j’ai compris que pour mieux m’en sortir, il fallait que je parvienne à m’exprimer aussi en français et comprendre. Parce que l’évènementiel, c’est la communication. Si j’arrive à un endroit où l’imprésario est francophone, et il me dit joue telle musique, il faut que je sois à mesure de comprendre. C’est l’un des plus grands challenges que les Dj Camerounais ont.

Pour un jeune qui envisage d’embrasser le métier de DJ, quel conseil lui donneriez-vous ?

Merci pour cette question. Je vais commencer par dire que c’est un métier passionnant et qui nourrit son homme quand on le fait avec amour et passion. En décembre 2021 par exemple, j’ai eu assez de gombos au point où je n’ai pas pu les gérer tous, même avec les six DJ avec qui je travaille en collaboration. Il y avait des samedis où on m’appelait pour 10 fêtes. J’ai pensé à mettre sur pied, une académie que j’ai baptisée « Académie des DJ 237 ».

C’est une école que j’ai mise sur pied pour former les DJ. Pour l’instant, nous sommes encore à Yaoundé. Je réfléchis comment l’étendre dans les dix régions du pays. Je voudrais également dire que le métier de DJ est très important, même s’il est encore négligé au Cameroun. On se dit que les DJ sont les mendiants, ce sont les pauvres, les voyous… C’est faux ! C’est des préjugés. On connait les David Gweta qui ne voyagent qu’en jet privé pour aller gérer les évènements partout en Europe, aux États-Unis.

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