Paul Biya adresse ses condoléances à la famille du célèbre journaliste culturel, Amobé Mevégué

Par le truchement de l’ambassadeur du Cameroun en France, le président de la République, Paul Biya a adressé ses condoléances, à la veuve Coumba Sow, épouse Alain Amobé Mevégué ainsi qu’à la famille biologique du défunt.

Il était un visage et une voix parmi les plus appréciés des téléspectateurs et auditeurs afro-antillais. Le journaliste, animateur et producteur Amobé Mévégué est décédé à Paris le 8 septembre, victime d’un paludisme foudroyant. Dans la foulée de ses collègues, amis et autres fans le chef de l’État camerounais a également exprimé sa compassion.

Selon lui, « journaliste doué et chroniqueur culturel inspiré, M. Amobe Mevegue était devenu une icône africaine dans le paysage audiovisuel français. Avec sa disparition, le Cameroun vient de perdre une fois de plus, un fils talentueux très attaché à sa patrie », peut-on lire dans son courrier.

Né en 1968 à Yaoundé au Cameroun, celui qui se prénomme alors Alain est arrivé en France à l’âge de 5 ans. Etudiant à Paris, en communication et cinéma, il laisse transparaître dès son court-métrage d’études, Tenue correcte exigée (1986), les grands centres d’intérêt de sa vie : cultures africaines, jeunesse, diaspora, mémoire et transmission, toujours abordés avec une touche de décontraction pour ne pas risquer l’ennui.

Sa vie professionnelle débute dès 1987 dans les studios de Tabala FM, première radio africaine établie en France au cœur du quartier parisien de Barbès. Dans le grand mouvement des radios libres qui fleurissent alors en France, Amobé commence à tracer sa ligne : mettre en valeur la créativité africaine et l’inscrire dans l’espace culturel français.

Une manière de lutter contre le racisme, en revendiquant avec fierté avoir puisé son inspiration chez ses grands aînés des courants de la négritude ou du panafricanisme, d’Aimé Césaire à Cheikh Anta Diop, en passant par le cinéaste Med Hondo.

Professionnel et engagé

Dès cette époque, il invite à l’antenne tous ceux et celles qui font l’actualité : musiciens, écrivains, comédiens, plasticiens, cinéastes, chorégraphes, stylistes du continent ou de ses diasporas. De nombreux artistes conquis par le professionnalisme et l’engagement de l’animateur noueront alors avec lui des relations solides dans la durée.

Ce rendez-vous est aussi dédié à des millions de jeunes Africains assoiffés de visibilité et de reconnaissance. Amobé valorise leurs initiatives sans oublier de « chicotter » au passage les politiques qu’il juge responsables de leurs difficultés.

Passé à la télévision, l’animateur propose de nombreux rendez-vous culturels sur TV5 Monde et France 24 : d’« Acoustic » à « Africanités » en passant par « A l’affiche » ou « 400 millions de critiques ». Il s’investit également dans la communication événementielle, toujours au croisement des mondes du spectacle, du cinéma ou de la mode.

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